La neige, une ambiance qui modifie nos relations
Il neige en ville, et toutes les discussions tournent autour de cet événement auquel chacun doit s’adapter. La journée est chamboulée: comment faire pour aller au bureau? Est-ce que je travaille de la maison? L’école des enfants ferme plus tôt, qui va aller les chercher? Il n’y a plus de bus, on y va quand même à pieds?
Les enfants sont surexcités, même les ados, ces grands enfants avides de liberté.
Dans la rue, c’est le ralenti: peu de voiture, très peu de bus, plus de bruit. La ville a mis son manteau de coton, les bruits qui persistent sont étouffés. Reste le crissement de nos pas sur la neige; des images reviennent : bonhomme de neige, course de luge, des sensations arrivent avec les flocons qui tombent sur nos visages et s’attachent à nos cheveux : cet hiver d’enfance, cette bataille de boules de neige avec les copains ou les cousins. En marchant seul dans cette ambiance feutrée, en prenant garde de ne pas glisser, on découvre nos paysages du quotidien maquillés de blanc. On se retrouve avec soi-même, comme dans une méditation consciente, les yeux ouverts.
On se croise, on se regarde, on se sourit, c’est la neige qui fait ça. La complicité est là, complicité d’être dans la même situation, complicité de l’inhabituel, complicité des souvenirs d’enfance qui remontent. La neige adoucit l’adulte en faisant remonter notre enfant intérieur.
Profitons de ces moments de bonheur, fugaces mais intenses, avant que la réalité des bouchons de ce soir nous ramènent dans notre corps d’adulte!