2 idées fausses sur le lien entre le chagrin et l’oubli

Je perçois souvent dans les paroles et ressentis des personnes que j’accompagne la croyance du rapport entre chagrin et oubli. La plupart ont le sentiment que s’ils arrêtent d’avoir du chagrin, ils oublieront celle ou celui qu’ils ont perdu. C’est faux, il n’est pas possible d’oublier un être cher. Une autre croyance peut bloquer le deuil, c’est celle qui vous dit qu’avoir du chagrin c’est être plus proche de celle ou celui que vous avez perdu, que ça crée un lien entre vous. Comme toutes les fausses croyances, elle a pu être bénéfique quelques temps, mais à terme, elle peut devenir un grain de sable dans les rouages du processus de deuil. Il s’agit alors d’essayer de créer un autre lien que celui du chagrin. 

« C’est grâce à la tristesse que je sais que je vais bien » nous dit Adèle Van Reeth*, « car j’ai appris à vivre avec « . Elle peut être un moteur dans l’existence, moteur de transformations.

Pour devenir ce moteur, il faut du temps car le processus de deuil est un processus de cicatrisation qui est naturel mais lent. Il prend son temps pour laisser une trace propre qui pourra se réactiver à certaines dates, lors d’évènements particuliers de la vie, mais qui ne s’ouvrira pas à nouveau.  La tristesse sera là, mais plus douce. Au bout de quelques mois ou plusieurs années, vous pouvez sentir une énergie monter de l’intérieur, qui va redonner du sens à votre vie. Un projet, une mission et une action se met en marche pour transformer, surpasser ou réparer ce chagrin. 

Vous connaissez  l’importance des funérailles et de ses images qui restent à jamais. Elles impactent fortement l’intensité de votre chagrin.  Amandine Dhée ** insiste sur l’importance du dernier hommage pour dire au revoir.  S’il a du sens pour la personne décédée et pour vous, votre chagrin pourrait être allégé. A l’inverse, des funérailles stéréotypées où personne ne s’y retrouve peuvent engendrer de la culpabilité et du chagrin en plus : ne pas avoir su être à sa hauteur une dernière fois. Tout est à réinventer pour y donner du sens.